Restauration de la Peinture

Restauration de la matière picturale ou peinture

d’un tableau à son support toile

Les altérations structurelles de la peinture et de la préparation sont celles qui modifient l’unité et mettent en danger la cohésion et l’adhésion de la matière picturale. Les ruptures qui en résultent ont aussi une incidence esthétique: les déformations qu’elles engendrent modifient l’image originelle, dans son plan ou son relief, et altèrent la lisibilité du tableau.

Dans tous ces cas, un traitement est à envisager afin de stopper toutes autres dégradations, lui redonner une unité esthétique et lui permettre de résister encore de nombreuses années.

Détails de différents types d’Altérations de la matière picturale

Dans une couche picturale, la dégradation se traduit par la rupture et le morcellement de la surface et se manifeste par trois types d’altérations: les craquelures, la pulvérulence, le dédoublement.

Des ruptures de cohésion du film de peinture peuvent aussi être la conséquence de mauvaises restaurations: c’est le cas des fissurations de matière, résultant d’une extension trop brutale de la toile, ou des crevasses.

La perte d’adhérence des matériaux de la peinture entre eux se traduit par une rupture à l’interface de deux couches. Les couches de peinture et de préparation sont maintenues, entre elles et à leur support, par des liaisons adhésives. La perte de l’adhésion peut avoir comme origine des défauts de mise en œuvre ou une mauvaise mouillabilité de la couche supérieure sur la couche inférieure. L’origine de ces forces peut être externe (chocs mécaniques) ou interne (contraintes introduites par des phénomènes de dilatation, de rétraction, de gonflement ou de retrait). provoquant les ruptures de cohésion, délitage, pulvérulence ou craquelures, sont souvent accompagnées d’une perte d’adhésion.

Dans une stratigraphie, lorsqu’une perte de cohésion affecte une sous-couche, celle-ci se désolidarise des couches supérieures, ce qui entraîne généralement des pertes de matière. De même, les craquelures évoluent sous l’effet répété des contraintes internes ou externes et conduisent à un écaillage.
Ces altérations sont souvent irréversibles.

Traitements de Conservation de la peinture à son support toile

Après une étude des éléments constitutifs de l’oeuvre et de leur état d’altération, une liste de traitements est alors envisagée. Ces traitements de conservation ont pour but d’allonger la vie des œuvres en apportant des remèdes aux dégradations accidentelles ou naturelles. et les traitements de restauration sont des interventions directes sur l’image afin de redonner une lisibilité à l’œuvre.

Il n’y a pas de traitement pour résorber des réseaux de craquelures, rides et gerçures. Toutefois, sur des œuvres fortement marquées, dont la lisibilité serait amoindrie, une réintégration colorée viserait alors à les atténuer.

La présence de crevasse ne nécessite que de la prévention. Ce traitement vise alors à renforcer l’adhésion entre la peinture et le support, puis de combler son manque de matière picturale et la réintégrer.

Lorsque la matière picturale présente une peau de crocodile ou un réseau de craquelures, quelles qu’elles soient, doit faire l’objet de prévention. Ce traitement vise alors à renforcer l’adhésion entre la peinture et le support afin d’éviter de futur soulèvement. Toutefois, sur des oeuvres fortement marquées, dont la lisibilité serait amoindrie, une réintégration colorée viserait alors à les atténuer.

Vue d’ensemble d’un tableau marqué par la peau de crocodile avant et après restauration

Dans les cas d’usures de la couche picturale, de marques du châssis ou de griffures, il n’y a pas de traitement de conservation. Toutefois, sur des oeuvres fortement marquées, dont la lisibilité serait amoindrie, une réintégration colorée viserait alors à les atténuer.

La présence de cloques ou de déplacages ne nécessite que de la prévention. Ce traitement vise alors à renforcer l’adhésion entre la peinture et le support, puis de combler son manque de matière picturale et la réintégrer.

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Vue d’ensemble d’une oeuvre avec un réseau important d’écaillage, avant, en cours et après restauration

Lorsque la matière picturale présente des réseaux d’écaillages, il faut en premier lieu stopper le décollement des écailles et recoller celles-ci au support toile. Ce traitement vise alors à renforcer l’adhésion entre la peinture et le support et éviter de futur soulèvement.

De forts réseaux d’écaillages provoquent des lacunes. Le traitement de restauration sera alors de combler le manque de matière picturale et le réintégrer à l’ensemble esthétique de l’oeuvre.

Une fois la peinture restaurée, le nettoyage de la surface peut commencer