Restauration de Peintures sur Bois

 Restauration des Peintures sur Bois

La réalisation d’une peinture sur bois se fait dans le même principe qu’une peinture sur toile. Le support est près encollé puis enduit d’une préparation maigre et blanche (au lieu d’être grasse pour une peinture sur toile). Les tableaux peints sur bois présentent donc dans un premier temps, les mêmes altérations que des peintures sur toile. C’est à dire que ces peintures peuvent présenter des lacunes de peintures (un déplacage du aux mouvements du bois), des usures ainsi qu’un vernis encrassé, jauni ou encore bruni. Toutes ces altérations gênent alors la lisibilité de l’œuvre, c’est pourquoi une restauration s’impose comme sur les toiles. Mais le support bois peut également présenter des altérations. Le bois par son essence peut être attaquer par les insectes xylophages entraînant d’importantes galeries et le fragiliser. Il peut aussi subir des déformations, se gauchir et aller jusqu’à un point de rupture de ces fibres.

Les œuvres très souvent rencontrées réalisées sur bois, sont les icônes. Une icône est une représentation de personnages saints dans la tradition chrétienne orthodoxe. Dans la tradition orthodoxe russe l’on « écrit » une icône. L’icône a pour but de faire transparaître le divin. L’Être divin transcendé à travers son image cultuelle doit se révéler au croyant. Ce qui fait une icône n’est donc ni son support, ni sa forme ni la façon dont elle est « écrite » mais le fait qu’elle soit canonisée par l’Église en étant acceptée et vénérée par le peuple dans son entier. Les icônes comportent généralement des indications écrites précisant la personne ou le thème représenté.

Ces icônes sont réalisées en deux étapes.
Préparation du support: L’icône est réalisée sur une planche de bois exempte de nœud. Tous les bois peuvent théoriquement être utilisés pour confectionner les planches, à condition d’être bien secs. En conséquence, durant des siècles, l’iconographe (généralement un moine) utilisa le bois qu’il trouvait dans les environs. Le tilleul semble le plus adéquat: très homogène et tendre, il fend peu. En outre, il se révèle facile à travailler. Certains bois durs, comme le chêne, ont tendance à se fendre. Le bois de résineux (pin, sapin…) doit être choisi avec grand soin de crainte de voir sa résine ressortir. Si l’icône est prévue de grande taille, il est possible de renforcer la planche par des traverses à l’arrière, pour éviter un gauchissement ou des fissurations. La surface à peindre, parfaitement plane, peut aussi être légèrement creusée sur 3 ou 4 mm d’épaisseur, en ménageant un bord d’un cm, environ. Sur ce fond, on étend à chaud de la colle de peau, puis une fine toile. Cette surface est ensuite recouverte par plusieurs couches d’un mélange de colle et de poudre d’albâtre qui, après séchage, est poncé pour obtenir une surface uniforme.

Réalisation de l’icône: Sur la planche préparée, l’iconographe reporte le dessin de l’icône en suivant scrupuleusement les indications fournies par les maîtres et en s’aidant de modèles existants. Les traits du dessin sont ensuite légèrement gravés dans le levka. Si l’icône comporte de l’or (pour le nimbe, par exemple) il est, alors, posé. Vient l’étape de la peinture, réalisée à partir de pigments naturels minéraux ou animaux. Les pigments mélangés à du jaune d’œuf et de l’eau sont déposés au pinceau (à la « Tempera »), en commençant par les teintes les plus sombres puis en éclaircissant. Enfin, l’icône est protégée par une préparation à base d’huile de lin.

Les icônes subissent alors les mêmes altérations qu’une peinture sur bois (altérations du bois, lacunes, vernis jauni et anciennes restaurations). Cependant celles-ci sont plus fragiles de part leur technique, leur finesse et leur dorure.