Nettoyage de la surface d’un tableau ou Dévernissage
Les altérations optiques de la couche picturale modifient la lisibilité, les rapports chromatiques ou, simplement, la subtilité du tableau. Certaines sont la conséquence d’accidents ou résultent de traitements malheureux (Anciennes Restaurations); d’autres résultent de transformations chimiques des matériaux de la couche picturale – pigments et liants – et se traduisent par des changements de coloration.
Ces altérations ne mettent pas en péril la conservation matérielle du tableau.
En revanche, les vernis épais et jaunis se rigidifient et provoquent à la surface de la couche picturale des tensions capables d’entraîner des soulèvements. Ce phénomène d’altération optique est la conséquence d’une évolution physico-chimique qui peut entraîner des altérations d’ordre structurel.
Dans tous ces cas, un traitement est à envisager afin de stopper les dégradations possibles, lui redonner une unité esthétique mais aussi et surtout une lisibilité. Et un vernissage final et satiné permettra de le protéger pour les années à venir
Détails de différents types d’Altérations de l’état de surface du vernis et leur nettoyage
Nettoyage d’un tableau en cours de travail
Les vernis, employées comme protection, sont un matériau par essence fragile, dont la résistance diminue sous l’effet de phénomènes chimiques, biologiques et physiques. Le vieillissement et les conditions d’environnement (lumière, humidité relative, poussières, pollution, etc.) conduisent à des modifications esthétiques. La nature des matériaux présents, la technologie employée, comme les conditions de conservation, sont par conséquent des éléments déterminants dans la formation des altérations de la lisibilité de la surface d’une œuvre.
En vieillissant, et sous l’action de la lumière, les résines contenues dans le film d’un vernis subissent des modifications. Outre l’encrassement lié aux conditions d’environnement, le vernis jaunissent, et brunissent.
Encrassement :
Décrassage en cours d’un tableau
Jaunissement :
Brunissement :
Surépaisseur de vernis:
Les défauts de mise en oeuvre du vernis sont à l’origine de surépaisseurs et de coulures qui deviennent visibles avec le temps. En vieillissant, et sous l’action de la lumière, les résines contenues dans le film de vernis jaunissent. Ce jaunissement est accentué au niveau des surépaisseurs et des coulures et il provoque des auréoles brunes irrégulières qui altèrent la lisibilité de l’oeuvre. Outre les reliefs produits par les gouttes de résines, les surépaisseurs peuvent également déformer la couche picturale. En séchant, le vernis se rigidifie et provoque des tensions qui peuvent entraîner, dans certains cas, des soulèvements de couche picturale.
Chanci:
Le chanci est une altération physico-chimique et optique d’une couche picturale. L’opacification peut avoir deux causes: une modification de l’indice de réfraction du liant ou une microfissuration du liant ou du vernis. Cette altération se traduit par une opacification ou un blanchiment. Les chancis profonds désignent l’altération du liant de la couche picturale, les chancis superficiels se limitent généralement à l’altération du vernis. Ce type d’altération est provoqué le plus souvent par des conditions de conservation trop humides ou par un contact direct avec l’eau (coulures, traitements aqueux). Les chancis sont plus ou moins réversibles selon leur profondeur.
Brûlure:
Le brûlure est une altération accidentelle provoquée par l’action de la chaleur ou d’une substance corrosive. La chaleur peut entraîner la fusion ou la décomposition du liant. Outre les modifications optiques et chimiques qu’elle génère, on peut observer la formation de cloques. Les brûlures sont irréversibles. Elles entraînent une modification des propriétés mécaniques des constituants et leur fragilisation. Selon les conditions de conservation, les brûlures évoluent plus ou moins vite vers une décohésion et une perte de matière.
Une fois la surface de l’oeuvre nettoyée, la restauration finale peut être faite